RADIO | A ses débuts sur Inter, on n’y a pas cru. En six ans, il a su gagner notre estime et trouver sa place d’éditorialiste politique entre la douche et le café du matin.

Et voilà que ça recommence ! Le même scénario, en boucle : au début, on tique… Puis on finit par applaudir ce drôle de zigoto au-dessus du lot. L’histoire commence en septembre 2008 : un journaliste de RTL, passé par RMC, s’apprête à rejoindre France Inter pour y signer l’édito politique dans la matinale de Nicolas Demorand…
Erreur de casting ? Si seulement on avait remis la main sur cette satanée notice du radio-réveil, on aurait bien zappé d’office sur France Culture ou Europe 1. Sauf que six mois plus tard on avait fini de râler : Thomas Legrand, sacré par Médiamétrie éditorialiste le plus écouté de France, pimentait déjà nos débuts de journée. Déconstruisant, avec une application cruelle, les mécaniques de communication de nos politiques.
Depuis, il s’est incrusté dans nos matinées. Presque autant que le café et le pain au lait. Un peu roquet, un peu moqueur, il s’extrait des petites phrases qui poussent ses confrères à l’extase pour imposer sa profondeur de champ.
Ironique quand il démontre que les femmes politiques se comportent comme… des hommes, y compris Madame Le Pen – alors pourquoi s’effrayer des leçons sur l’égalité des sexes à l’école ? Prospectif quand, après l’apparition de Nicolas Sarkozy aux côtés de NKM, il prédit son repositionnement vers la droite modérée – là où d’autres se contentent de constater son retour. Pragmatique quand il revient sur les manifestations de masse et les écarts de calcul entre préfecture et organisateurs – plaidant pour que la presse se dote enfin de son propre système de comptage.
Lire la suite sur Télérama